Le patrimoine

   Comme bien souvent, le Moyen Age a laissé peu de traces, on sait seulement que pour éviter le paludisme, les habitants creusèrent des puits très profonds, parfois à l'intérieur des maisons et que le village était alors entouré de remparts avec des douves. Saint-Chaptes possède deux châteaux, dont l'un, le Château de la Tour est à environ 1km du village.

Le château de la Tour

Vers l'an 1212, est érigée une tour carrée appelée autrefois "Tour de Gatigne", mais dont l'origine exacte est inconnue, la partie la plus ancienne du château adossée à cette tour, aurait été une Commanderie des Templiers. L'ensemble gardera son aspect primitif durant 5 siècles, il ne sera "modernisé" qu'au XVIIIe siècle pendant la période du Directoire, par les Chabaud-Latour. En 1306, ce château fut offert par Philippe le Bel à Guillaume de Nogaret et transmis à la fin du XVe siècle à la famille de Brueys, vendu en 1698 à Claude Lombard, bourgeois de Nîmes, puis cédé en 1764 au négociant André Chabaud. Après la Révolution, le nouveau propriétaire, le Baron de Larcy, créa une chapelle et aménagea dans la partie ancienne, une grande bibliothèque dite "salle de Montmorency" ou "salle des États du Languedoc" où se tint, en 1632, la dernière réunion de ces États. Cette salle sert de cadre à une superbe et monumentale cheminée très ouvragée qui vient du château de Beaucaire. Elle appartenait à Henri II, Duc de Montmorency, dont le buste sculpté au centre, est entouré de figures allégoriques. Les murs de cette salle sont recouverts de cuir de Cordoue qui proviendrait du palais des Papes en Avignon. Les fenêtres et les poutres du plafond peint sont ornées de vitraux avec des armoiries.

   Au XIXe siècle, la Tour a été couronnée par Viollet-le-Duc, d'une tourelle crénelée et munie de bretèches. Elle y perdit son traditionnel toit de tuiles. Une galerie couverte, éclairée de fenêtres à meneaux, communique avec la partie "Directoire" en équerre.

Façades et toitures, grand escalier, château ancien, jardin et cheminée de la salle Montmorency, sont inscrits à l'inventaire des Monuments Historiques.
 

 La "Tour", quant à elle, date du Moyen Age. Mais à divers endroits du village et de ses proches alentours, on a mis au jour des débris de poteries, de tuiles, ainsi que des monnaies romaines : Moulin de Baguet, Roques, etc... ce qui atteste une occupation plus ancienne. La voie romaine vers l'Auvergne passait à proximité.

Le château de Saint-Chaptes

 

Le bourg de Saint-Chaptes conserve une partie de son enceinte, dont le Château de Saint-Chaptes formait la défense Sud-Est. Il aurait été pillé en 1217. La famille du Caylar y est attestée dès 1274. Mais en 1306, Philippe le Bel les dessaisit de ce fief et l'attribue à Guillaume de Nogaret. La fille de Pierre du Caylar épouse Pierre de Brueys. Le château est alors agrandi. Suite à des difficultés financières, Louis XIV, conteste l'héritage de Nogaret, et, le 27 Juillet 1727, par arrêt parlementaire, l'adjuge à Claude Baguet, bourgeois de Nîmes et créancier d'Henri de Brueys. Un de ses descendants le revendra en 1803 à une comtesse de Brueys. Dans le mur d'enceinte du parc superbe, autrefois entouré de fossés aujourd'hui comblés et remplacés par une rue, deux tours rondes de diamètres inégaux, couronnées de tuiles et d'une génoise, encadrent le portail d'entrée. Elles ne mesurent que huit mètres de hauteur, ayant été écimées à la Révolution, en même temps que deux autres qui furent détruites. Il reste peu de traces du castel médiéval, englobé dans les bâtiments ultérieurs construits avec ses pierres en remploi. Seules quelques meurtrières, une porte en accolade et, au premier étage, une salle voûtée avec dans l'épaisseur du mur, un évier ancien débouchant à l'extérieur par une gargouille, en sont les témoins. A l'intérieur de la cour, une tour ronde accolée au coin d'une aile plus haute, est datée de 1613. La porte Louis XIII, surmontée d'un fronton brisé, s'ouvre sur une belle cage d'escalier à quatre noyaux, avec des balustres de pierres à section carrée. Au premier étage se trouve le salon, où, après la "Paix d'Alais" (Alès), Louis XIII et le cardinal de Richelieu reçurent les délégués protestants et y séjournèrent du 29 juin au 2 juillet 1629. Cette pièce a gardé son plafond de poutres à la française, alors que partout ailleurs le style "Empire" a prévalu.

 

Les façades, les toitures du château ainsi que les deux tours d'entrée sont inscrites à l'inventaire des Monuments Historiques.

Le château, propriété privée, peut être visité sur demande écrite adressée aux propriétaires (M & Mme Nègre).

En dehors des deux châteaux...

 Le village ancien est typique de l'architecture cévenole avec de nombreuses maisons en pierres jointées ou enduites à la chaux. Le cœur du village est marqué par la présence de l'église catholique et du temple protestant, alors qu'à l'extérieur on peut également voir deux cimetières côte à côte sur la route de Moussac. 

Toujours dans le centre, il y a 4 fontaines en eau qui ajoutent au charme de la commune.

Progressivement, le centre s'est déplacé vers le champ de foire où l'on trouve l'école communale, la nouvelle mairie, un espace commercial (bar, tabac, presse, alimentation, médecins...) ainsi que le monument aux morts récemment déplacé.